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Frenchylostinusa
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19 janvier 2001

Premier jour dans le Tennessee

J'ai beaucoup de mal à me réveiller. J'appréhende la journée à venir et j'ai assez mal dormi. La France me manque plus que jamais, je n'ai strictement aucun point de repère ici. Je n'ai plus de françaises à qui parler. Je suis livrée à moi-même. La première chose que je fais en me levant c'est de regarder les quelques photos que j'ai emportées avec moi. Très stupide erreur. Je file sous la douche pour me remettre les idées en place et une fois prête, je descends dans la cuisine.

Du haut de la mezzanine, j'entends la mère et la fille qui discutent dans la cuisine. La peur me prends à nouveau. Peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas y arriver. Je m'arrête pour prendre une profonde respiration car les larmes menacent à nouveau et j'arrive enfin dans la cuisine pour être dévisagée par une paire d'yeux bleus. Sylvia, toujours très souriante et dans un tailleur dernier cri me présente à sa fille. « Voilà ta nouvelle au-pair. ». Je prends mon petit-déjeuner et nous partons pour l'école.

Sylvia est inquiète parce qu'elle a remarqué quelques petits boutons rouges sur la main de Janet. Elle les montre à l'institutrice qui prend l'initiative de refuser Janet à l'école pour la journée. Sylvia garde le sourire, mais pas Janet qui pleure à chaude larmes. Je suis triste pour elle mais d'un autre côté je me dis qu'elle doit bien aimer l'école, au moins je n'aurai pas à batailler le matin pour l'y conduire!

Nous allons ensuite dans un supermarché pour trouver une pommade à appliquer sur les boutons et pour faire les courses de la semaine. Je pénètre pour la première fois dans un supermarché américain. Sylvia en profite pour m'expliquer l'organisation de ce magasin et me montrer les marques favorites de la famille puisque je serais chargée de faire les courses dans la semaine. La première chose qui me frappe dans ce magasin, ce sont les fruits et légumes. Ils sont reluisants. Comme cirés. Ça me frappe tellement que je m'en approche pour les toucher comme pour vérifier qu'ils s'agit de véritables fruits et légumes. Sylvia doit comprendre mon geste car elle me montre une bouteille équipée d'un pulvérisateur. Il s'agit du produit servant à les nettoyer. Quelque soit le magasin, on retrouvera toujours ces fruits et légumes, qu'on croirait sortis d'une dînette pour petite fille, mais de taille réelle.

Là par exemple, sur cette photo, ce ne sont pas des pommes granny smiths, non non non, ce sont des citrons verts!

grocery_store

Direction le rayon charcuterie. On y trouve des dizaines de saucisses à l'apparence identiques. Il doit bien y avoir une différence puisqu'il y a des paquets différents . Je m'en approche et je cherche à comprendre. Apparemment, la subtilité des saucisses américaines m'échappe. Mais j'apprendrai au passage que le mot saucisse se dit « Hot dog ». Moi qui croyais que les hot-dogs étaient les fameux petits sandwichs à la saucisse . Un mythe s'effondre. Nous passons dans le rayon céréales. Jamais de ma vie je n'ai vu autant de boîtes de céréales différentes. Il y en a vraiment pour tous les goûts. Nous continuons les courses de la semaine et je dois retenir les noms des marques habituelles des Bliths. Ok la lessive c'est le gros bidon rouge de la marque « Tide ».

Tide

Nous arrivons dans la partie du magasin où sont vendus les médicaments en libre-service. En France on a un rayon para-pharmacie, mais ici ils ont tout, absolument tout, en libre service. Pendant que Sylvia applique la pommade sur la main de Janet, je vois arriver une femme avec un enfant dans son caddy. L'enfant en question n'est pas content et il le fait savoir à grand coups de pleurs et de hurlements. Il semble qu'il ne soit pas franchement d'accord sur le fait qu'il doive attendre le passage en caisse de sa mère pour goûter les gâteaux qu'elle veut lui offrir. En France, la mère aurait continué son chemin assez rapidement vers la caisse et aurait sûrement réprimandé son enfant sous les regards réprobateurs des gens. Ici non, elle s'excuse auprès de son enfant et lui ouvre le paquet en lui donnant un biscuit comme une offrande. « Tiens au enfant roi, et pardonne moi de t'avoir refusé ta pitance ! ».

Nous passons à la caisse et nous dirigeons ensuite vers la banque où Sylvia a déjà un compte pour ouvrir le mien. Elle est connue ici et les employées s'empressent autour d'elle. J'aurai ma carte et mon chéquier dans la semaine. La personne qui ouvrira mon compte aura des problèmes avec mon prénom. Aux USA c'est un prénom d'homme il paraît.

bank_of_america_logo

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Commentaires
F
Ah les légumes brillants et colorés... ça n'a pas changé!<br /> Moi ce qui me sidère, c'est qu'ils sont "arrosés" en permanence...
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Frenchylostinusa
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